Ce
n’est pas une plante européenne mais elle sait s’adapter. Elle n’a pas besoin
d’une terre riche mais simplement de soleil. L’Artemisia est une plante facile à cultiver... Et malgré ses effets
miraculeux contre la Malaria, elle est déconseillée par l’OMS (Genève) et
interdite dans plusieurs pays (dont la France et la Belgique). Pourquoi cette
interdiction ? Retour sur cette plante qui fait de nouveau parler d’elle
en période de Covid-19.
Un peu d’histoire...
Cette
plante - armoise originaire de Chine - est utilisée depuis des milliers
d’années en médecine traditionnelle chinoise et en médecine ayurvédique.
Son usage permettait de stopper les fièvres violentes et intermittentes...
En
1967, pendant la guerre du Vietnam, Ho Chi
Minh demande de l’aide à la Chine. Les soldats vietnamiens souffrent de la
malaria et n’ont rien pour se soigner. La Chine envoie des tonnes d’Artemisia qui seront consommées en
tisane par les Vietnamiens : elle contribuera à la victoire des Viêt-Cong.
La Chine a aussi lancé un programme de recherches nommé le « projet 523 ». Objectif ? Isoler les principes
actifs des plantes médicinales, dont l’Artemisia,
pour éradiquer la Malaria qui sévissait dans les provinces du Sud de la Chine. Cette
maladie résistait de plus en plus aux médicaments conventionnels, dont la
chloroquine, dérivée de la quinine. En 1969, la chercheuse Tu Youyou (prix
Nobel de médecine en 2015) dirige le projet et s’intéresse à l’Artemisia Annua...
Description de l’Artémisia
Plante
annuelle de la famille des astéracées, elle peut aller jusqu’à 3 mètres de
haut ! Elle pousse en pleine terre ou sur un balcon, à partir du
moment où le soleil est présent. Les tiges sont très ramifiées avec des feuilles
divisées. Les fleurs sont des petits capitules floraux jaunes en grappe. Elle embaume
fortement son environnement lorsqu’elle est en floraison ! Elle n’a pas
besoin de beaucoup d’eau : si elle aime son environnement, vous n’aurez pas
beaucoup à faire pour la satisfaire car elle se contente de peu ! Facile
d’entretien, ayant peu de maladies, elle se sème sans problème. Un vrai cadeau de
la part de dame Nature !
Deux
types d’Artemisia existent : l’Artemisia Annua et l’Artemisia Afra. Les 2 ont la même
efficacité car la plante a plus de 400 composants dont 20 sont antipaludiques.
Le parasite de la malaria n’a qu’à bien se tenir !
Des propriétés antivirales...
Quel
est le pouvoir thérapeutique de l’Artemisia
Annua ? Cette plante a beaucoup de composants antipaludiques avérés –
polythérapie - et semble être aussi un anti-cancer efficace (Cf. Méthode Beljanski).
La plante a une substance, l’artemisinine,
qui peut être isolée. Mais, que la plante soit prise dans son entièreté, ou sa
substance seule (l’artemisinine), ou
la plante sans sa substance, l’effet reste le même : la malaria disparaît
d’après les études cliniques.
En
Afrique, pour éviter l’absentéisme dans les écoles, certains enseignants font
boire des tisanes d’Artemisia Afra à
leurs élèves trois fois par semaine, par prévention... Le taux de paludisme est
alors réduit...
L’Artemisia aurait aussi des effets sur le
cancer ? D’après des études « in
vitro » (hors de l’organisme), l’artemisinine détruirait les cellules cancéreuses de la leucémie, du cancer
du sein, du colon et de la prostate... Cf. le docteur Len Saputo, très critiqué...
comme a pu l’être Beljanski...
Qu’est-ce que la malaria ?
La
malaria – paludisme - est une maladie causée par un parasite spécifique transmis
par un moustique, l’anophèle. Sueurs, fièvres violentes qui parfois dégénèrent en coma. Les enfants en sont les principales victimes. Un moyen ? Lutter contre le moustique avec des insecticides. En 1964, plus de malaria
en Europe. On utilise aussi des moustiquaires mais cela ne suffit pas... Combattre
le parasite ? On utilise la chloroquine mais cette maladie résiste de
plus en plus. En 1980, la malaria recommence à tuer en masse, en Afrique. L’ Artemisia Annua refait alors surface dès le début des années 2000 pour
combattre la malaria. Cf. Alexandre poussin (écrivain-voyageur et réalisateur
de documentaire qui utilise l’Artemisia
en tisane avec succès alors qu’il était atteint de la malaria. Aucune rechute à
ce jour).
L’Artemisia,
efficace mais interdite ?
405 000 morts par an du paludisme, 3
milliards de personnes vivent en zones impaludées et la maladie résiste de plus
en plus aux antipaludiques habituels... Depuis des siècles, l’Artemisia a fait ses preuves contre la
malaria et pourtant, certains continuent de voir dans cette astéracée une plante dangereuse alors qu’elle n’est ni toxique, ni
une drogue... Ainsi, les laboratoires pharmaceutiques refusent de financer des
recherches. Ce sont les étudiants-chercheurs qui doivent financer, seuls, leurs propres
recherches. Tout en sachant que cette approche est très controversée par le
corps médical...
La malaria, un
business ? On peut se le demander... L’Artemisia
est bénéfique pour l’emploi en Afrique, pour la santé et elle ne coûte rien (5
fois moins cher que les médicaments recommandés). Principe de précaution ?
Le Lariam (Méfloquine) a pourtant eu des effets dévastateurs (problèmes
psychologiques et neurologiques graves) et en 2018, on continuait à le prescrire...
L’Artemisia est répertoriée comme plante dangereuse en France et en
Belgique. Mais autorisée au Luxembourg voisin... Ceux qui l’utilisent sont-ils
des apprentis sorciers ?
Des scientifiques continuent à chercher...
A Madagascar, on récolte l’Artemesia Annua car la maladie fait
500 000 victimes / an, en majorité des enfants. Certaines associations aident
les cultivateurs Malgaches à cultiver cette plante. Et les malgaches eux-mêmes
utilisent la plante en cas de fièvres fortes avec succès. Des centaines de chercheurs
continuent à étudier cette plante en Afrique, au Cambodge et en Colombie
car ils sont convaincus de l’efficacité de l’Artemisia sur la Malaria. Ainsi, le
chercheur congolais, Jérôme Munyang, fait ses recherches sur l’Artemisia- malgré les oppositions qui
lui sont faites - grâce au soutien de Lucile Cornet-Vernet (Fondatrice de
l’association Maison de l’Artemisia
qui aide à la réalisation d’études cliniques sur les plantes Artemisia Annua et Afra et à leur diffusion en Afrique) qui l’aidera à trouver des
fonds privés pour effectuer ses investigations sur le terrain. Après des
résultats concluants, ses recherches deviennent gênantes...
Cette
plante semble être sujet à controverse... Bien sur, il reste des études cliniques à réaliser pour voir les effets produits sur la femme enceinte, entre autres. Mais aujourd’hui, c'est du Covid 19 dont il est question. L’Allemagne dit avoir trouvé – peut-être
– un remède miracle... Et on parle de l’Artemisia...
D.
Favre
Important:
- https://www.afro.who.int/fr/news/loms-soutient-une-medecine-traditionnelle-reposant-sur-des-elements-scientifiques-probants
- https://ansm.sante.fr/S-informer/Actualite/L-ANSM-met-en-garde-contre-les-produits-presentes-sur-Internet-comme-des-solutions-au-COVID-19-dont-l-Artemisia-annua-Point-d-information
Ressources :
-
Alexandre poussin (écrivain-voyageur et réalisateur de documentaire.
-
Professeur Pierre Lutgen, chimiste.
Vidéos :
-
Reporter le doc présenté par Antoine Cormery, documentaire « Malaria
Business » réalisé par Bernard Crutzen.
- Échanges
sur la lutte contre le paludisme - Assemblée nationale, Paris - 13 novembre
2018.
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