vendredi 8 mai 2020

L’Artemisia Annua (armoise annuelle) : une plante miraculeuse ?






Ce n’est pas une plante européenne mais elle sait s’adapter. Elle n’a pas besoin d’une terre riche mais simplement de soleil. L’Artemisia est une plante facile à cultiver... Et malgré ses effets miraculeux contre la Malaria, elle est déconseillée par l’OMS (Genève) et interdite dans plusieurs pays (dont la France et la Belgique). Pourquoi cette interdiction ? Retour sur cette plante qui fait de nouveau parler d’elle en période de Covid-19.

Un peu d’histoire...

Cette plante - armoise originaire de Chine - est utilisée depuis des milliers d’années en médecine traditionnelle chinoise et en médecine ayurvédique. Son usage permettait de stopper les fièvres violentes et intermittentes...
En 1967, pendant la guerre du Vietnam, Ho Chi Minh demande de l’aide à la Chine. Les soldats vietnamiens souffrent de la malaria et n’ont rien pour se soigner. La Chine envoie des tonnes d’Artemisia qui seront consommées en tisane par les Vietnamiens : elle contribuera à la victoire des Viêt-Cong. La Chine a aussi lancé un programme de recherches nommé le « projet 523 ». Objectif ? Isoler les principes actifs des plantes médicinales, dont l’Artemisia, pour éradiquer la Malaria qui sévissait dans les provinces du Sud de la Chine. Cette maladie résistait de plus en plus aux médicaments conventionnels, dont la chloroquine, dérivée de la quinine. En 1969, la chercheuse Tu Youyou (prix Nobel de médecine en 2015) dirige le projet et s’intéresse à l’Artemisia Annua...

Description de l’Artémisia

Plante annuelle de la famille des astéracées, elle peut aller jusqu’à 3 mètres de haut ! Elle pousse en pleine terre ou sur un balcon, à partir du moment où le soleil est présent. Les tiges sont très ramifiées avec des feuilles divisées. Les fleurs sont des petits capitules floraux jaunes en grappe. Elle embaume fortement son environnement lorsqu’elle est en floraison ! Elle n’a pas besoin de beaucoup d’eau : si elle aime son environnement, vous n’aurez pas beaucoup à faire pour la satisfaire car elle se contente de peu ! Facile d’entretien, ayant peu de maladies, elle se sème sans problème. Un vrai cadeau de la part de dame Nature !
Deux types d’Artemisia existent : l’Artemisia Annua et l’Artemisia Afra. Les 2 ont la même efficacité car la plante a plus de 400 composants dont 20 sont antipaludiques. Le parasite de la malaria n’a qu’à bien se tenir !


Des propriétés antivirales...

Quel est le pouvoir thérapeutique de l’Artemisia Annua ? Cette plante a beaucoup de composants antipaludiques avérés – polythérapie - et semble être aussi un anti-cancer efficace (Cf. Méthode Beljanski). La plante a une substance, l’artemisinine, qui peut être isolée. Mais, que la plante soit prise dans son entièreté, ou sa substance seule (l’artemisinine), ou la plante sans sa substance, l’effet reste le même : la malaria disparaît d’après les études cliniques.
En Afrique, pour éviter l’absentéisme dans les écoles, certains enseignants font boire des tisanes d’Artemisia Afra à leurs élèves trois fois par semaine, par prévention... Le taux de paludisme est alors réduit...
L’Artemisia aurait aussi des effets sur le cancer ? D’après des études « in vitro » (hors de l’organisme), l’artemisinine détruirait les cellules cancéreuses de la leucémie, du cancer du sein, du colon et de la prostate... Cf. le docteur Len Saputo, très critiqué... comme a pu l’être Beljanski...

Qu’est-ce que la malaria ?

La malaria – paludisme - est une maladie causée par un parasite spécifique transmis par un moustique, l’anophèle. Sueurs, fièvres violentes qui parfois dégénèrent en coma. Les enfants en sont les principales victimes. Un moyen ? Lutter contre le moustique avec des insecticides. En 1964, plus de malaria en Europe. On utilise aussi des moustiquaires mais cela ne suffit pas... Combattre le parasite ? On utilise la chloroquine mais cette maladie résiste de plus en plus. En 1980, la malaria recommence à tuer en masse, en Afrique. L’ Artemisia Annua refait alors surface dès le début des années 2000 pour combattre la malaria. Cf. Alexandre poussin (écrivain-voyageur et réalisateur de documentaire qui utilise l’Artemisia en tisane avec succès alors qu’il était atteint de la malaria. Aucune rechute à ce jour). 

L’Artemisia, efficace mais interdite ?

405 000 morts par an du paludisme, 3 milliards de personnes vivent en zones impaludées et la maladie résiste de plus en plus aux antipaludiques habituels... Depuis des siècles, l’Artemisia a fait ses preuves contre la malaria et pourtant, certains continuent de voir dans cette astéracée une plante dangereuse alors qu’elle n’est ni toxique, ni une drogue... Ainsi, les laboratoires pharmaceutiques refusent de financer des recherches. Ce sont les étudiants-chercheurs qui doivent financer, seuls, leurs propres recherches. Tout en sachant que cette approche est très controversée par le corps médical...

La malaria, un business ? On peut se le demander... L’Artemisia est bénéfique pour l’emploi en Afrique, pour la santé et elle ne coûte rien (5 fois moins cher que les médicaments recommandés). Principe de précaution ? Le Lariam (Méfloquine) a pourtant eu des effets dévastateurs (problèmes psychologiques et neurologiques graves) et en 2018, on continuait à le prescrire...

L’Artemisia est répertoriée comme plante dangereuse en France et en Belgique. Mais autorisée au Luxembourg voisin... Ceux qui l’utilisent sont-ils des apprentis sorciers ?


Des scientifiques continuent à chercher...

A Madagascar, on récolte l’Artemesia Annua car la maladie fait 500 000 victimes / an, en majorité des enfants. Certaines associations aident les cultivateurs Malgaches à cultiver cette plante. Et les malgaches eux-mêmes utilisent la plante en cas de fièvres fortes avec succès. Des centaines de chercheurs continuent à étudier cette plante en Afrique, au Cambodge et en Colombie car ils sont convaincus de l’efficacité de l’Artemisia sur la Malaria. Ainsi, le chercheur congolais, Jérôme Munyang, fait ses recherches sur l’Artemisia- malgré les oppositions qui lui sont faites - grâce au soutien de Lucile Cornet-Vernet (Fondatrice de l’association Maison de l’Artemisia qui aide à la réalisation d’études cliniques sur les plantes Artemisia Annua et Afra et à leur diffusion en Afrique) qui l’aidera à trouver des fonds privés pour effectuer ses investigations sur le terrain. Après des résultats concluants, ses recherches deviennent gênantes... 



Cette plante semble être sujet à controverse... Bien sur, il reste des études cliniques à réaliser pour voir les effets produits sur la femme enceinte, entre autres. Mais aujourd’hui, c'est du Covid 19 dont il est question. L’Allemagne dit avoir trouvé – peut-être – un remède miracle... Et on parle de l’Artemisia...

D. Favre

Important:
  • https://www.afro.who.int/fr/news/loms-soutient-une-medecine-traditionnelle-reposant-sur-des-elements-scientifiques-probants
  • https://ansm.sante.fr/S-informer/Actualite/L-ANSM-met-en-garde-contre-les-produits-presentes-sur-Internet-comme-des-solutions-au-COVID-19-dont-l-Artemisia-annua-Point-d-information
Ressources :
- La maison Artemisia : https://www.maison-artemisia.org/
- « Bibliothèque scientifique » qui donne accès à l’ensemble des études scientifiques publiées : http://lavierebelle.org/bibliotheque-scientifique
- Anamed, action pour la médecine naturelle sous les tropiques : https://anamed.org/en/
 - Histoire, recommandations et recette : https://www.altheaprovence.com/artemisia-annua-armoise-annuelle-anti-malaria-et-anti-cancer/ (merci pour tous les renseignements qui m’ont permis d’écrire cet article).
- Alexandre poussin (écrivain-voyageur et réalisateur de documentaire.
- Professeur Pierre Lutgen, chimiste.

Vidéos :
- Reporter le doc présenté par Antoine Cormery, documentaire « Malaria Business » réalisé par Bernard Crutzen.
- Échanges sur la lutte contre le paludisme - Assemblée nationale, Paris - 13 novembre 2018.










Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire