lundi 6 juillet 2020

Premier jet d'un roman conté (4)

                                                                                    4

Les animaux prennent la parole

Je revins m’asseoir à la table tout à fait abasourdie. Je restais bouche-bée pendant quelques secondes. 

- "Maintenant, je peux te raconter…" intima le loup que je n’avais pas encore entendu.
 
D’une voix frêle et douce, il poursuivit :

- "Cela fait quelque temps que les “animaux” ont décidé d’intervenir pour sauver Gaïa, notre planète. Les humains l’ont exploitée sans écouter les cris de souffrance qu’elle pousse à chaque forage percé ou à chaque arbre arraché. Il est temps… Dans chaque coin de la planète, les animaux prennent les rênes.   

- Nous avons décidé de nous unir, faune et flore, pour intervenir et enfin révéler aux Hommes la réalité de notre existence. La sagesse voulait que nous n’agissions pas puisque c’est ainsi qu’il faut vivre sur notre belle planète : se laisser porter par cet équilibre naturel sans intervenir. C’est ce que nous avons toujours fait. Mais l’Homme a modifié notre environnement pour l’adapter à ses besoins... au point de tuer la plupart des nôtres... Et de détruire notre planète mère…" reprit le lion. 

Le cheval qui n’avait encore rien dit, souffla doucement :

- "Parfois, ils ont fait de nous des trophées de chasse, ils nous ont enfermé dans des cages pour venir nous «admirer », ils ont été jusqu’à faire des expériences dans des laboratoires pour pouvoir améliorer leur quotidien. Les cris et la souffrance des nôtres, jamais ils ne les ont entendus. Mais moi, j’entends encore les râles de ce chien à qui on a donné des coups, je vois encore les larmes de ce singe qui vient de perdre son enfant et je respire encore l’odeur de l’angoisse de ces koalas prisonniers du feu. Et ceux qui ont donné leur amour aux Hommes ont vu leur fidélité parfois bien mal récompensée : abandonnés sur le bord d’une route ou au bout d’une laisse. Comment après ça faire de nouveau confiance ?
 

Je baissai les épaules lestées par un si lourd fardeau…

Le loup continua, imperturbable :

 
- "Aujourd’hui, ils élèvent les nôtres dans un seul objectif : nous manger en grande quantité. Un nouveau-né peut-être ôté des mamelles de sa mère pour être mangé, certains animaux sont gavés jusqu’à en être malade pour être mangés... Il est certain que même entre nous, nous pouvons nous dévorer. Mais nous laissons toujours la possibilité à l’autre de pouvoir fuir : c’est une chasse, un duel. Le gagnant n’est pas forcément le plus fort. Les Hommes disent que certains des nôtres sont dangereux: lions, guépards, hyènes, serpents et tant d’autres encore... Ne savent-ils pas que nous ne faisons que nous protéger de siècles de tuerie ? Comment faire autrement ? La mémoire de nos ancêtres court encore dans nos veines et l’instinct de survie est ancré en nous…"

Il arrêta un moment sa tirade pour regarder intensément Jane et Aurélien. 

- "Mais les Hommes qui ont osé s’approcher de nous le cœur pur n’ont reçu que de l’amour. Mais ils sont rares, en effet, à oser nous tendre la main..." 

Un silence se fit. Aurélien en profita pour continuer :

- "Nous sommes liés et formons un tout. Nous, Hommes, faisons partie de ce tout mais on refuse de se voir comme des « animaux ». Les arbres et plantes font aussi partie de ce tout. Et aujourd’hui, eux aussi, ont des choses à dire... Nous serons ensemble dans cet appel à réagir."
 

Je regardais se dérouler devant mes yeux un singulier échange - et pourtant si limpide - entre ces êtres en apparence si dissemblables. Et je me sentais coupable de tout: on avait décidé pour la faune et la flore que cette Terre serait un enfer… Leur Terre… Et je restais là, impuissante et profondément triste.

- "Comment changer les choses?" murmurai-je timidement. 

- "Vous, Hommes, pensiez qu’entre nous, animaux, il n’y avait aucune coopération. Mais c’est faux. Je connais un ours et un loup qui sont liés depuis des années. Ils se sont rencontrés alors que la louve était petite et abandonnée par les siens. L’ours l’a pris avec lui, s’empêchant d’hiberner pour la protéger du froid tout un hiver. Aujourd’hui, il est inimaginable qu’ils puissent vivre l’un sans l’autre. Ils partagent leur proie, visitent le monde et dorment ensemble" répondit le loup.

Un cacatoès pénétra dans la pièce en volant au-dessus de nos têtes. Il lança:

 
- "Après les incendies de notre belle forêt brésilienne, après les incendies en Afrique, après les incendies en Australie qui ont tués des millions d’amis, pouvons-nous ne rien dire ? Les Hommes n’entendent pas les cris de souffrance mais nous, ces cris nous empêchent de vivre, l’angoisse taraudée au ventre. Nous ne pouvons plus faire semblant."

Le lion termina cet étrange dialogue:

- "Nous avons toujours fait en sorte de ne rien voir, de ne rien dire, mais aujourd’hui la rancoeur monte en nous. Il est temps de montrer notre vrai visage... Celui de la colère...

Les contes sont en écriture...


    Auteure : @delinecontent (Camille Batrosse)
    Illustration: D. Favre



 














 

dimanche 5 juillet 2020

Premier jet d'un roman conté (3)

                                                                                3

                        Une rencontre sur le point vert


 
Nous traversâmes plusieurs couloirs sombres traversés de-ci, de-là par des faisceaux lumineux. Nous étions dans une sorte de grotte d’une hauteur impressionnante. L’humidité et la chaleur se mêlaient l’une à l’autre, assez pour permettre aux nombreuses plantes de pousser: des feuilles immenses, des fleurs multicolores et des légumes gourmands explosaient dans tous les sens. 
 
         - Mais nous sommes où? fis-je éberluée

         - Tu vas vite le savoir.

L’homme m’emmena dans une immense salle où trônait une table familiale, très longue. J’entendis des voix qui se turent à notre arrivée. L’homme m’invita à m’asseoir.


- Nous te devons des explications…

Une femme au visage pommelé et doux vint s’asseoir sans jamais me lâcher du regard tandis qu’un… lion entra dans la pièce. Je ne fis aucun geste pour fuir mais mon coeur se mit à battre la chamade. L’homme sourit.


- Tiens, prends cet appareil et mets le dans ton oreille. c’est Jules qui l’a construit. Tu vas comprendre pourquoi.

Jules était un enfant de 14 ans qui, caché dans l’ombre, était jusque-là resté invisible. A côté de lui, un loup était assis et me fixait intensément. Tous ensemble, ils s’approchèrent de la table. Je mis “l’écouteur” à mon oreille. Il fallait que je me calme: ce loup et ce lion ne me disaient rien de bon malgré cet étrange apaisement que je ressentais en moi.


- Aurélien a raison, nous te devons des explications… fit le lion.

Je sursautai même si, bizarrement, je ne fus pas étonnée d’entendre le lion me parler. Soit j’étais sur Terre et je devenais folle, soit j’étais morte et je découvrais mon nouveau monde! 


La vieille dame, au doux nom de Jane, coupa la parole au lion.


- Si tu comprends ce que dit le lion, c’est que l’outil de communication que tu as mis dans l’oreille fonctionne!

Je regardais Jane avec curiosité.


- Oui, mais toi? 
 
- C’est la raison de ta venue ici… Regarde-moi attentivement.

Je la dévisageais: son long visage était ridé mais ses yeux gardaient l'ingénuité de sa jeunesse. Ses longs cheveux blancs étaient tirés en arrière lui procurant la délicatesse d’une danseuse. Elle se mit à sourire et je crus reconnaître la jeune fille qu’elle avait été. 


- As-tu remarqué quelque chose?

Je continuais mon investigation quand je vis apparaître un petit rond vert au milieu de son front. J’écarquillai les yeux.


- Mais qu’est-ce que c’est? 

- Tu as donc vu…, fit-elle énigmatique.

Le lion reprit la parole. 


- Les humains qui ont ce rond vert sont ceux qui peuvent communiquer avec nous. Pour les autres, Jules a créé cette “oreillette”. Mais toi, apparemment, tu apprendras à nous comprendre… Tous les Hommes ne le peuvent pas…

Je regardais Aurélien et découvris aussi au milieu de son front ce fameux petit rond vert. 


- Tu n’es pas ici par hasard, fit le lion. Un ami nous a parlé de toi. c’est lui qui t’a ramené ici. Il est derrière toi.

Je me retournai et découvris le cheval, mon cheval! Je me levai et m’approchai de lui, des larmes plein les yeux.


- Tu as pu te sauver?

- Grâce à toi, fit-il doucement.

J’avançais pour lui caresser la croupe mais suspendis mon geste.


- Désolée, peut-être que tu n’aimes pas ça ?

- C’est mieux que des coups de bâton, je t’assure! fit-il dans un hennissement.

Je mis ma tête contre la sienne et le serrai tendrement. Aurélien approcha.


- C’est pour ça que tu es là, fit-il en me tendant une glace. Regarde-toi.

Je pris le miroir entre mes mains: mon visage était tuméfié, mes yeux rouges et larmoyants. Je ne ressemblais à rien! 


- Je préfère ne pas me regarder, fis-je en lui rendant l’objet.
 
- Si! Fais-le ! insista Aurélien.

Je repris mon examen et vis ma lèvre fendue… J’avais vraiment souffert de ce bond en arrière. Mon regard suivit la courbe de mon visage quand il fut happé par une marque sur le haut du front… Oui! C’était un point vert… Très timide… Mais s’en était bien un! 

Je levai mon visage vers Aurélien.


- C’est quoi ça? fis-je en montrant du doigt le cercle à peine esquissé.

- Le début de ta métamorphose mais tu as encore beaucoup à apprendre avant qu’il ne soit parfaitement dessiné.

  Auteure: @delinecontent (Camille Batrosse)




      




 


samedi 4 juillet 2020

Premier jet d'un roman conté (2)

                                                            2


                                                   UN RAI DE LUMIERE



Une lueur, douce et chaude, vint chatouiller mon visage comme pour m’exhorter à ouvrir les yeux mais ces derniers prenaient vraiment leur temps. Je ne le fis pas sans peine…


Je découvris alors un espace sombre, seulement traversé par ce rai de lumière qui s’amusait à caresser tendrement mon visage.


- Enfin, tu te réveilles!


Ma tête tourna vers la voix chaude qui venait de m’interpeller. Un homme, longiligne, aux cheveux interminables, me regardait avec curiosité.


- Comment te sens-tu?


Même parler me semblait insurmontable.


- Difficile… à dire… fis-je d’une voix pâteuse.


- Cela fait 24h que tu dors. On a eu très peur. Si tu veux, je te laisse reprendre tes esprits et je reviens avec de quoi manger. Tu dois avoir faim?


Je n’eus pas le temps de répondre que l’individu était déjà parti.


J’essayais de me redresser tout doucement mais les douleurs étaient intenses dans tout mon dos. Je pris appui sur mes mains pour me redresser. Après un énorme effort, je pus m’asseoir sur ma couchette et mettre mes pieds par terre.


- Ah, je vois que tu tentes de te lever…


Le bonhomme était revenu avec un plateau.


- Je t’ai amené quelques légumes de notre production.


Je levais la tête et découvris une assiette dans laquelle étaient disposés plusieurs légumes que je ne pourrais certainement pas nommer! Mais la diversité des couleurs était exceptionnelle.


- J’aimerais marcher un peu avant de manger si cela ne vous dérange pas.


L’homme vint m’aider à me lever totalement.


- Prends appui sur moi. cela va te faire du bien de dégourdir tes jambes.


C’est ainsi, appuyée contre cet homme que je ne connaissais pas, que je découvris un univers incroyable…


Un univers qui deviendrait ma maison...


Auteure: @delinecontent (Camille Batrosse)

Illustration: D. Favre












vendredi 3 juillet 2020

Premier jet d'un roman conté (1)


        1

 

                                                LE SAUT DANS LE VIDE


Mes parents, mes amis et moi-même étions dans une carriole tirée par un cheval alors que tout explosait autour de nous. Ce n'était pas le 19ème siècle mais bien le 21ème. Un étrange siècle où toutes les valeurs d’autrefois ne faisaient plus sens…

Le cheval? On nous demandait de plus en plus d’utiliser ce moyen de locomotion à cause des problèmes exponentiels liés à la pollution. Sauf qu’autour de nous, c’était le chaos… Les réfugiés climatiques envahissaient nos villes et l’anarchie régnait dans tous les pays.

Une explosion nous stoppa net et ma mère cria de sortir très vite de la carriole. Je regardais autour de moi et vis le cheval - mon cheval! - les yeux exorbités, terrifiés, encore retenu à notre véhicule par des lanières. Je me dépêchais d’aller le détacher alors que mes amis me hurlaient de courir. L’animal, enfin délivré, parti d'un grand bond hors de la route. Je me dépêchais de retrouver la petite troupe dans une maison. Les tirs partaient de tous les côtés.

Je n’arrivais pas à démêler le bon du mauvais: qui étaient les méchants? Et les gentils? Etait-ce si manichéen? On avait tous des bonnes raisons de se battre… Peut-être…

Couchés par terre, on attendait que les tirs se calment lorsqu'une troupe armée entra dans le bâtiment et nous exhorta de sortir. Je choisis le moment qui me sembla le plus propice pour m’échapper avec ma mère, par la porte arrière. Un garde nous vit et ils décidèrent de nous poursuivre. Des toits… Nous prîmes la résolution de monter vers les hauteurs pour tenter de leur échapper… Ma mère me suivait difficilement alors que nos poursuivants gagnaient du terrain.

- Descends maman, tu n’y arriveras pas!

- Si, laisse-moi faire! Je n’ai plus le choix.

Un garde arriva derrière elle et l’attrapa par l’épaule. Je le vis maintenir ma mère à bras le corps et l’obliger à descendre alors qu’elle hurlait de toutes ses forces:

- Echappe toi! Dépêche toi!

Je détalais. Mais au bout de ce toit : le vide! Je me penchais, la hauteur était vertigineuse. En bas, je vis les reflets d’une piscine. Quant à savoir la largeur de celle-ci… 

Derrière-moi, j’entendis:

- Arrête petite! Tu ne peux plus rien faire!

Je me retournais et vis le regard glacial d’une femme qui était armée. Son sourire soulignait sa victoire. Je reculais d’un pas et vis son visage se décomposer.

- Si tu sautes, tu t’écrases…

Oui, elle avait certainement raison. Mais il restait une chance, une petite chance… si la piscine était suffisamment large…

Je reculais et sentit mon pied gauche se perdre dans le vide. Ma mère hurla et plus rien…

La douleur que je ressentis dans le haut de mon dos fut fulgurante. Je me sentis tirée par les épaules par une force incroyable et je m’évanouis…

Auteure: @delinecontent (Camille Batrosse)
Illustration: D. Favre
                                                                                                                      

jeudi 14 mai 2020

Algues vertes, l’histoire interdite continue...

Rappelez-vous, « Algues vertes, l’histoire interdite ». Ce n’est pas le titre d’un polar mais bien celui d’une BD qui a valu à la scénariste-journaliste, Inès Léraud, de recevoir des menaces de mort... Aujourd’hui, un collectif appelle à la soutenir. Petit retour sur une enquête remarquable qui concerne les marées vertes bretonnes...



Qui est Inès Léraud ?

Inès Léraud a fait ses études à la Fémis, cette fameuse école publique des métiers de l’image et du son ! C’est dire si cette Journaliste indépendante, membre du site d’investigation Disclose, connaît le monde de l’image ! Elle complète son parcours par des études philosophiques à la Sorbonne. Mais son terrain d’investigation restera les questions écologiques et sociales... Un sujet qui prend tout son sens actuellement avec le Covid 19. Son parcours l’amène à s’installer pendant 3 ans dans un hameau agricole des Côtes-d’Armor. Elle y mènera 3 années d’investigations sur l’agriculture et l’agroalimentaire bretons. Dans ce cadre, elle réalise 22 épisodes « Journal Breton, la fabrique du silence » pour Les pieds sur terre : les algues vertes envahissent certaines plages bretonnes, notamment au Cap Coz à Fouesnant. L’enquête commence...



Une BD sous forme d’enquête

Cette BD, cosignée par Inés Léraud (scénariste), Pierre Van Hove (illustrateur) et Mathilda (coloriste), a été un vrai succès lors de sa parution en juin 2019 :  plus de 35 000 exemplaires vendus. Le sujet ? Sur les plages Bretonnes, des algues vertes toxiques prolifèrent... Des personnes et des animaux meurent depuis la fin des années 80, l’odeur putride envahit les plages, des agriculteurs ont peur de parler... A travers cette BD-enquête, on découvre les dessous économiques et politiques d’un scandale sanitaire que certains veulent taire. Tout est vrai : témoignages, documents scientifiques, coupures de presse, lettres, mails... Un vrai polar : corps qui disparaissent sans être autopsiés, mise à l’écart de certains experts, pressions exercées par les lobbies de l’agro-industrie... Jusqu’aux menaces de mort de la journaliste...

Où est la liberté d’informer ?

 On le sait, ceux qui veulent continuer d’informer, réellement, concrètement - et surtout, en toute indépendance - n’en finissent pas de combattre quotidiennement certaines régressions démocratiques... Il est essentiel pour ceux qui informent d’être des « révélateurs » : c’est un devoir moral et civique. Aujourd’hui, un comité de soutien à Inès a été créé suite aux tentatives d’intimidation dont elle a été l’objet. Au-delà de cette affaire, signer cette pétition est aussi une manière de rester vigilant vis-à-vis de la sauvegarde de nos libertés fondamentales. Comment ne pas dénoncer l’intoxication par les pesticides de certains salariés de Triskalia ? Comment accepter que la mise en danger d’une population, d’une faune et d’une flore ne soit pas dénoncée par les élus pour qui on a voté ? Et au-delà de tout ça, comment accepter, après la période que nous venons de vivre, que certains fassent encore en sorte que rien ne se sache !  Pour ces raisons, et bien d’autres encore, oui, signons cette pétition !

D. Favre

Exemple typique : « En mars 2020, l’hebdomadaire Le Canard enchaîné révèle que la venue de la journaliste au Salon du livre de Quintin (Côtes d’Armor) a été annulée après l’intervention auprès de l’équipe du salon d’un élu de la municipalité. Ce dernier est par ailleurs salarié de la Chambre d’agriculture des Côtes d’Armor (dirigée par la FNSEA). Un peu plus tôt, la journaliste avait appris qu’une maison d’édition régionale avait préféré renoncer à son projet de traduction en breton de la bande-dessinée Algues vertes, l’histoire interdite, par peur de perdre des subventions du Conseil régional de Bretagne”.
(Source:  https://www.cyberacteurs.org/cyberactions/dynfendonslalibertyndinformersurles-3791.html)



Sources :

Les Inrockuptibles (04/10/2019)

Libération (08/07/2019)

Europe 1 (14/05/2020)