jeudi 14 mai 2020

Algues vertes, l’histoire interdite continue...

Rappelez-vous, « Algues vertes, l’histoire interdite ». Ce n’est pas le titre d’un polar mais bien celui d’une BD qui a valu à la scénariste-journaliste, Inès Léraud, de recevoir des menaces de mort... Aujourd’hui, un collectif appelle à la soutenir. Petit retour sur une enquête remarquable qui concerne les marées vertes bretonnes...



Qui est Inès Léraud ?

Inès Léraud a fait ses études à la Fémis, cette fameuse école publique des métiers de l’image et du son ! C’est dire si cette Journaliste indépendante, membre du site d’investigation Disclose, connaît le monde de l’image ! Elle complète son parcours par des études philosophiques à la Sorbonne. Mais son terrain d’investigation restera les questions écologiques et sociales... Un sujet qui prend tout son sens actuellement avec le Covid 19. Son parcours l’amène à s’installer pendant 3 ans dans un hameau agricole des Côtes-d’Armor. Elle y mènera 3 années d’investigations sur l’agriculture et l’agroalimentaire bretons. Dans ce cadre, elle réalise 22 épisodes « Journal Breton, la fabrique du silence » pour Les pieds sur terre : les algues vertes envahissent certaines plages bretonnes, notamment au Cap Coz à Fouesnant. L’enquête commence...



Une BD sous forme d’enquête

Cette BD, cosignée par Inés Léraud (scénariste), Pierre Van Hove (illustrateur) et Mathilda (coloriste), a été un vrai succès lors de sa parution en juin 2019 :  plus de 35 000 exemplaires vendus. Le sujet ? Sur les plages Bretonnes, des algues vertes toxiques prolifèrent... Des personnes et des animaux meurent depuis la fin des années 80, l’odeur putride envahit les plages, des agriculteurs ont peur de parler... A travers cette BD-enquête, on découvre les dessous économiques et politiques d’un scandale sanitaire que certains veulent taire. Tout est vrai : témoignages, documents scientifiques, coupures de presse, lettres, mails... Un vrai polar : corps qui disparaissent sans être autopsiés, mise à l’écart de certains experts, pressions exercées par les lobbies de l’agro-industrie... Jusqu’aux menaces de mort de la journaliste...

Où est la liberté d’informer ?

 On le sait, ceux qui veulent continuer d’informer, réellement, concrètement - et surtout, en toute indépendance - n’en finissent pas de combattre quotidiennement certaines régressions démocratiques... Il est essentiel pour ceux qui informent d’être des « révélateurs » : c’est un devoir moral et civique. Aujourd’hui, un comité de soutien à Inès a été créé suite aux tentatives d’intimidation dont elle a été l’objet. Au-delà de cette affaire, signer cette pétition est aussi une manière de rester vigilant vis-à-vis de la sauvegarde de nos libertés fondamentales. Comment ne pas dénoncer l’intoxication par les pesticides de certains salariés de Triskalia ? Comment accepter que la mise en danger d’une population, d’une faune et d’une flore ne soit pas dénoncée par les élus pour qui on a voté ? Et au-delà de tout ça, comment accepter, après la période que nous venons de vivre, que certains fassent encore en sorte que rien ne se sache !  Pour ces raisons, et bien d’autres encore, oui, signons cette pétition !

D. Favre

Exemple typique : « En mars 2020, l’hebdomadaire Le Canard enchaîné révèle que la venue de la journaliste au Salon du livre de Quintin (Côtes d’Armor) a été annulée après l’intervention auprès de l’équipe du salon d’un élu de la municipalité. Ce dernier est par ailleurs salarié de la Chambre d’agriculture des Côtes d’Armor (dirigée par la FNSEA). Un peu plus tôt, la journaliste avait appris qu’une maison d’édition régionale avait préféré renoncer à son projet de traduction en breton de la bande-dessinée Algues vertes, l’histoire interdite, par peur de perdre des subventions du Conseil régional de Bretagne”.
(Source:  https://www.cyberacteurs.org/cyberactions/dynfendonslalibertyndinformersurles-3791.html)



Sources :

Les Inrockuptibles (04/10/2019)

Libération (08/07/2019)

Europe 1 (14/05/2020)


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire